Trouble de santé mentale au travail : le syndrome de l’imposteur

Est-ce qu’au travail, vous avez l’impression de ne pas mériter votre place ? Vous avez l’impression que votre compétence professionnelle n’est pas à la hauteur du poste que vous occupez ? De ce fait, la peur que tout le monde va le remarquer aussi ne vous quitte pas. Vous avez constamment peur d’être humilié, que quelqu’un de plus doué que vous peut apparaitre du jour au lendemain et vous prendre votre place. Ce sont des signes qui montrent que vous êtes atteint d’un trouble psychologique qu’on appelle le syndrome de l’imposteur.

Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ?

Le syndrome de l’imposteur connu également sous l’appellation syndrome de l’autodidacte ou encore complexe d’imposture est un problème pathologique qui pousse une personne à mettre en doute tout accomplissement personnel. Les personnes touchées ont une tendance à penser qu’elles ne méritent pas les succès qu’elles ont obtenus et les fruits de leur travail. Il peut être traduit également par une forte modestie alimentée par un manque de confiance en soi devenu incontrôlable et qui le pousse après à se dévaloriser.

Quels peuvent être les causes du syndrome ?

Plusieurs facteurs peuvent jouer pour être les causes du syndrome :

Le milieu où la personne a grandi : des signes peuvent apparaitre dès l’enfance. La pression que met des parents sur leurs enfants est considéré comme favorisant l’apparition du syndrome à l’âge adulte. Le cas contraire, c’est-à-dire le fait que des parents soient laxistes et ne se préoccupent pas des résultats de leurs enfants peut en être également une cause.
La rentrée dans le milieu professionnel : les nouveaux auront facilement tendance à croire qu’ils seront inférieurs aux anciens.
Le fait de se trouver dans une minorité : que ce soit le genre ou l’origine ethnique, cela peut également jouer pour favoriser l’existence du syndrome.
Le niveau social : les gens qui ont un niveau de vie inférieur sont plus facilement touchés par le syndrome.

Comment se manifeste-t-il ?

Le syndrome se reconnait par les signes suivants :

Les personnes atteintes du syndrome de l’imposteur ont la fâcheuse tendance à nier leur qualité et leur compétence. Quand vous les félicitez de leurs succès, elles mettront tout au dos de la chance, du hasard ou encore de l’aide qu’elles ont obtenu.
Ces personnes refuseront également d’effectuer des tâches assez difficiles car elles penseront ne pas être à la hauteur. Même si elles ont les compétences requises pour faire une chose, elles ne vont pas oser le faire, de peur d’échouer.
Les personnes atteintes vont également éprouver un complexe d’infériorité par rapport à leur entourage, par exemple au travail par rapport à ces collègues surtout les plus anciens.
Elles ont tendance à faire beaucoup attention au regard des autres et cela leur empêchent de faire quelque chose.
Un sentiment de peur ne les quitte pas. Peur d’échouer, peur que tout le monde remarque leur incompétence.
Une tendance à la procrastination ou au travail excessif. Il se peut que pour éviter l’humiliation, la personne se met à travailler d’arrache-pied pour que si dans le cas où elle réussit, elle peut dire que c’est grâce à ses efforts. Ou à l’inverse, elle peut procrastiner et puis en cas d’échec, elle dira que c’est à cause de son inaction et dans le cas où elle réussit, elle dira que c’est de la chance.

Quels sont les profils des personnes touchés par le syndrome ?

Le syndrome peut toucher différents profils de personnes. Il n’y a pas de profils classiques mais certaines personnes sont susceptibles d’être touchées que les autres, tels que :

Les perfectionnistes : le genre de personne qui veulent obtenir des objectifs très élevés. De ce fait, elles veulent que toutes les choses qu’elles vont réaliser soient toutes parfaites. Pourtant, atteindre le perfectionnisme est souvent impossible. C’est tout à fait normal alors que la personne ne se sent pas à la hauteur de la chose qu’elle veut réaliser.
Les experts : ces personnes qui veulent maitriser au bout des doigts un sujet et qui ont peur d’avoir tort. Elles veulent tellement garder leur image d’expert, elles auront du mal à participer à des choses qu’elles ne maitrisent pas à la perfection. De peur de ne pas se conformer à l’attente des autres ou d’elles-mêmes, elles attendent que quelqu’un les dénonce comme étant des imposteurs.
Les génies : le genre de personne qui a une facilité à tout faire mais au moment où quelque chose bloque, elles auront du mal à faire une seule chose. Elles commenceront à mettre en doute toutes leurs compétences.
Les solistes : les personnes qui veulent entreprendre tout toute seule. Elles veulent prouver aux autres qu’elles sont assez intelligentes, fortes, talentueux… qu’elles refusent systématiquement de l’aide extérieure. Au moment où elles n’arrivent plus toutes seules, au lieu de demander de l’aide, elles se croient incompétentes.
Les surhommes : les personnes qui travaillent beaucoup se mettent tous le temps à l’épreuve. Du coup, elles cherchent toujours à se dépasser. Souvent, tout cela ne fait que masquer des insécurités, elles se sentent inférieures aux autres et pour être à leur hauteur, il faut qu’elles fassent plus d’efforts que les autres.

Quels sont les répercussions du syndrome sur le travail ?

Le syndrome aura des conséquences sur la performance de la personne concernée. D’une part, il se peut que le syndrome se traduit par une surcompensation. En d’autres termes, elle va travailler beaucoup plus que les autres pour prouver qu’elle mérite bien sa place. D’autre part, il se peut aussi que la personne essaye plutôt de s’effacer pour que les autres ne remarquent pas son incompétence.

À la longue, elles se sentiront de plus en plus fragile. Puis, elles auront beaucoup plus du mal à participer activement au travail, à se mélanger avec les autres. Cela peut finalement amener à des problèmes plus graves comme de la fatigue, du stress, de la dépression, des burn-out, …

Comment surmonter le syndrome de l’imposteur ?

Si vous êtes touchés par le syndrome, sachez que vous pouvez vous en sortir vous-même et cela grâce à quelques techniques :

Soyez réaliste sur vos valeurs et regagnez confiance en vous : dressez une liste de vos qualités, de vos compétences. Vous allez voir que vous pouvez faire que vous n’êtes pas incompétents. Si vous avez du mal à y répondre, demandez de l’aide à vos proches. L’idéal c’est que de demander aux membres de votre famille, vos amis et surtout vos collègues.
Relâchez la pression en faisant des exercices relaxant, tels que la méditation, le yoga, …
Essayez de regarder l’échec sous un autre regard : ne le regardez pas comme une défaite mais plutôt comme une opportunité pour vous dépasser encore un peu plus.
Parlez de votre problème aux autres, si cela se trouve vous n’êtes pas le seul dans cette situation. Vous pouvez trouver facilement de l’aide.

Si ces solutions ne vous conviennent pas, sachez que vous pouvez également recourir à une psychothérapie. Cette dernière n’est proposée que dans le cas où le syndrome est assez prononcé. Cette aide psychologique peut prendre soit la forme d’un coaching, soit d’une psychothérapie individuelle. Le psychologue ou le coach va tout d’abord vous aider à déterminer les causes de l’apparition du syndrome. Puis, il va vous aider à reconstruire petit à petit votre confiance en vous.